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Drop de béton passe à la préformation

article dpb sudouestVingt ans après avoir entamé sa mission de démocratisation du rugby dans les quartiers, l’association est aujourd’hui saluée pour un programme d’insertion professionnelle.

Depuis 1997, Drop de Béton fait rebondir le capricieux ballon ovale dans les quartiers comme « outil d’intégration sociale ». C’est à présent pour un programme totalement nouveau que l’association lancée par Jean-Claude Lacassagne et Yves Appriou, qui intervient à présent en région parisienne et dans le grand Sud-Ouest, est désormais saluée. Jusque-là « facilitateur » dans la médiation entre jeunes en difficulté et institutions scolaires, elle veut désormais également faire le lien avec le monde professionnel.

Installé en 2016 dans une phase de rodage, puis véritablement opérationnel en 2017, son module de préformation aux métiers du sport et de l’animation a su capter l’attention et les financements des pouvoirs publics. Dont l’état avec le dispositif Sésame, la ville de Mérignac, la Métropole ; mais aussi du privé à travers la fondation Société Générale. L’objectif : donner des moyens d’insertion à des jeunes « en décrochage voire en fuite vis­à­vis des institutions locales », fort d’un emploi du temps garni de 30 heures par semaine.

« Créer des passerelles »

Le directeur de Drop de Béton, Ronan Appriou, résume la génèse du projet : « On a toujours accompagné les 8–15 ans autour de la pratique du rugby. Aujourd’hui, des jeunes nous sollicitent pour autre chose, afin de les aider à ouvrir certaines portes. Pour cela, on a voulu étendre le projet afin de créer des passerelles. »

Le cursus de préformation a débuté au mois de mai et se terminera à la mi-janvier. D’abord étendu à une quinzaine de jeunes, l’effectif a été réduit à 12 membres en septembre, de 17 à 25 ans, les plus motivés pour conclure le parcours. La plupart ont fréquenté l’association pour son activité principale. Entièrement gratuit, il permet un ainsi un accompagnement vers l’examen du Code de la route à travers une formation en trois sessions hebdomadaires à travers l’auto-école associative EIPM. Mais aussi le passage du Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateurs (Bafa) grâce au soutien de l’association Francas, à Cenon, du brevet des premiers secours (PSC1). Une postformation pourrait même être proposée par la suite.

C’est à présent Bordeaux Mécènes Solidaires qui accompagne le programme. La structure publique, qui accompagne des actions de lutte contre les inégalités, a également fait candidater le programme à deux prix spéciaux pour lesquels il est possible encore possible de voter en ligne (1).

« Nous avons retenu des profils différents et tenté d’instaurer une vraie mixité sociale au sein de la préformation », explique Ronan Appriou. Des élus qui bénéficient de la Garantie jeunes sans être rémunérés pour leur participation. « C’était un choix. Afin de s’assurer qu’ils auraient un véritable projet. On essaye d’aller au bout avec eux. »

« Drop » grandit encore

Fort de ses 17 salariés, trois en Ile-de-France, « Drop » investit un pécule important dans le programme (10 % de son budget), déclenchant spécialement le recrutement d’un temps partiel. « Le rugby n’est pas tout le temps utilisé dans la formation. Mais elle fait appel également à la cohésion de groupe », indique Ronan Appriou. Outre les employés, deux bénévoles s’y impliquent plusieurs fois par semaine.

Un mécénat de compétence est également sollicité en direction de salariés de la Société Générale.

Le dispositif n’est qu’une petite partie de l’iceberg Drop de Béton qui comprend toujours des tournois interquartiers, une tournée des plages, du rugby féminin, et du rugby fauteuil, entre autres : près de 10 000 personnes ont bénéficié des animations de l’association en 2017.

(1) Le Prix du public et le Prix des mécènes. Les projets élus seront récompensés le 25 janvier. Renseignements : www.drop-de-beton.fr. ou 05 56 97 46 90.

Article publié sur sudouest.fr le 08/01/2018 à 3h41.

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